Les accidents du travail n’ont de cesse de diminuer depuis plusieurs années. Si certains secteurs, comme le BTP, restent particulièrement exposés, il n’en demeure pas moins que les progrès sont incontestables. Des disparités demeurent néanmoins entre les différentes populations de travailleurs (hommes, femmes, junior, senior, intérimaires…). L’émergence de nouveaux risques (burn-out, dépression…) pourrait cependant changer la donne.
Avec 33,8 accidents du travail pour 1000 salariés on a atteint, en 2016, un niveau « historiquement bas ». En 1946, on enregistrait ainsi 120 accidents par an pour 1000 salariés. Des progrès restent néanmoins à faire. Christophe Lerouge, directeur régional des entreprises, de la concurrence et du travail (Direccte) Occitanie souligne ainsi : « Certes, le chiffre des accidents du travail baisse, mais c’est encore trop. C’est insupportable de savoir qu’il y a encore des gens qui meurent au travail ». Le BTP, malgré d’importants progrès, reste l’un des secteurs les plus exposés. Si en 10 ans, le nombre d’accidents a reculé de près de 30% environ, on comptait encore, en 2016, près de 90 accidents pour 1000 salariés. Des données qui font écho aux chiffres publiés il y a un an lors de la parution du Baromètre DEKRA. En effet, en 2013, 19 % des entreprises interrogées déclaraient avoir été victime d’un accident du travail, elles sont, en 2016, 16 % à être dans une situation similaire, soit une diminution de 3 points. Parmi les principales causes : la manutention, responsable de nombreux troubles musculo-squelettiques, ou les chutes.
D’importants écarts entre les travailleurs
Les intérimaires sont une population particulièrement exposés. Selon une étude publié, en 2016, par la CNAMTS, le taux de fréquence des accidents du travail dépassaient chez ces derniers les 39% (vs 33,9% chez les autres salariés).
Outre le salaire, le temps de travail, les postes… on note également que les femmes enregistrent aussi une hausse des accidents liés au travail pendant que la tendance baisse chez les hommes. Entre 2011 et 2014, ils ont augmenté de 28 % tandis que chez les hommes ils penchent à diminuer de 28,6 %. Même si elles enregistrent toujours moins d’accidents (214602 vs 406509 chez les hommes en 2014), les femmes constituent une population particulièrement à risque. Une tendance qui concerne également les troubles psychosociaux liés au travail. En effet, selon une étude publiée, en 2016, par la Caisse nationale d’assurance maladie, les victimes de ces affections sont à 60% de sexe féminin.
Les troubles psychiques en hausse
Si le burn-out (ou syndrome d’épuisement professionnel) n’est toujours pas inscrit au tableau des maladies professionnelles, on note une forte augmentation de ces dernières. Entre 2011 et 2016, la part des affections psychiques dans l’ensemble des accidents du travail est passée de 1 à 1,6%. En 2016, plus de 10 000 affections psychiques ont été reconnues comme des accidents du travail, et 596 comme des maladies professionnelles, sur un total de 626 000 accidents avec arrêt. L’assurance maladie indique ainsi, en septembre 2017 que « Les pathologies psychiques […] connaissent une hausse de 40% liée à l’augmentation du volume de demandes de reconnaissances ».
Plus d’informations dans le Baromètre DEKRA de la prévention des risques professionnels 2017